dissabte, 12 de juliol del 2008

+ TROBALLES/ENCUENTROS


Una "Mémoire de recherche" de Pierre Chagny, Anne Lejeune, Marie Lissart i Cécile Tardy (Repérage et sélection de sites de littérature contemporaine par une bibliothèque universitaire de lettres et sciences humaines ) per als estudis de "Diplôme de conservateur de bibliothèque", es planteja, com hem anat fent al llarg del curs d'especialització, sobre la dificultat de classificar la literatura digital, sobre el seu interès...


Un document, des d'una òptica diferent, però que no deixa de ser interessant:


(...) La littérature qu'offrent les sites internet semble se caractériser par un double mouvement : le texte cesse d'en être l'unique composante, il se mêle à d'autres modes d'expression tels que l'image et le son pour former des oeuvres à la frontière entre « littérature » et « art » ; le parcours de lecture cesse d.être purement linéaire et se complexifie grâce aux liens hypertextuels. Ainsi, la nouveauté tient à la fois aux éléments qui composent l.objet littéraire (il ne s.agit plus des seuls mots) et à leur organisation (on progresse dans la lecture non plus en tournant des pages et donc en suivant un itinéraire préalablement défini, mais en cliquant sur un des liens qui parsèment la page d.écran).

Cependant, toutes les oeuvres littéraires rencontrées sur l’internet ne présentent pas la même combinaison entre ces deux vecteurs d.innovation formelle. En effet, quand certains artistes réutilisent sans beaucoup les transformer les codes de la littérature sur papier, d.autres s.éloignent plus radicalement du texte pur et témoignent d.une recherche technique et formelle qui vise à s.affranchir de ses limites. Quand les premiers semblent utiliser l’internet essentiellement comme un moyen de publication et de diffusion, les seconds le conçoivent également comme un véritable outil de création.
Il est donc possible de dégager des différences entre les sites et les oe
uvres en utilisant le critère de l.éloignement progressif du texte sur papier, et en établissant une typologie qui évolue vers une plus grande autonomisation de l'oe
uvre par rapport à la littérature traditionnelle : une telle démarche chercherait donc à identifier les innovations formelles que permet la création sur l’internet, sans s.arrêter aux typologies traditionnelles que sont les types de textes (narratif, descriptif, explicatif, argumentatif, poétique) ou les genres littéraires (roman, théâtre, poésie, essai, autobiographie, conte.). En effet, les critères de classification traditionnels ne semblent pas forcément pertinents pour la littérature sur l’internet : en parcourant la toile, nous avons essentiellement trouvé des poèmes et des récits fictifs ou autobiographiques. Les sites portails que sont Fabula, Labyrinthe ou Zazieweb fondent également leur classification sur ces catégories, qui sont celles que la création littéraire sur l’internet paraît explorer en priorité.
Cependant, puisque les genres que sont le récit et la poésie semblent continuer à désigner, sur l’internet comme sur papier, des formes d.expression artistique clairement identifiables, il peut être
intéressant et pertinent de croiser ces catégories avec les critères formels propres à l.e-criture (autonomisation progressive vis-à-vis de l.écriture sur papier). L.apparition d.une expression littéraire irréductible à l.édition sur papier concerne la poésie et le récit, et nous retrouverons l’un et l’autre dans la typologie que nous avons dégagée. (...)


Typologie (...)
2.1. La littérature « traditionnelle » publiée sur l’internet (...)
2.2. La littérature hypertextuelle

2.2.1 Définition
Une oeuvre hypertextuelle est « un ensemble constitué de documents non hiérarchisés reliés entre eux par des liens que le lecteur peut activer et qui permettent un accès rapide à chacun des éléments constitutifs de l'ensemble ». Il ne faut pas la confondre avec la littérature interactive, car elle n.implique pas un acte d.écriture de la part du lecteur. Certes, celui-ci dispose d.une plus grande liberté de lecture que dans une fiction traditionnelle, dans la mesure où il choisit les liens sur lesquels il clique, et participe en ce sens au développement de l.intrigue. Toutefois, s.il a bien un rôle d.explorateur, c.est dans un « hyperespace » déjà rédigé. (...)

2.2.2 L’hypertexte générateur de possibilités narratives circonscrites
(...)La figure du labyrinthe est au centre du récit sur l’internet, et il est symptomatique que le site portail de Christine Genin porte ce nom. La lecture-navigation s.opère grâce aux liens hypertextuels qui structurent le récit et en font l.originalité. Apparitions inquiétantes se compose de textes courts semés de mots qui, par un clic de souris, renvoient à un autre texte, à un autre développement du récit. Selon le lien que l.on choisit, on se trouve projeté dans telle ou telle situation et l.on suit tel personnage plutôt que tel autre. L.histoire se décline donc différemment selon le parcours de lecture que l.on se crée, et l.intrigue déploie des variantes au gré des liens hypertextuels, selon une arborescence qui n.est pas donnée a priori au lecteur. Le récit cesse d.être linéaire et se rapproche de « réseaux de textes qui s.imbriquent les uns dans les autres », selon la définition qu.Anne-Cécile Brandenbourger donne elle-même de son travail. L.auteur parle en ces termes de son écriture : « Je crois qu.au fil des jours, mon travail hypertextuel a rendu mon écriture de plus en plus intuitive. Plus « intérieure » aussi peut-être, plus proche des associations d.idées et des mouvements désordonnés qui caractérisent la pensée lorsqu.elle se laisse aller à la rêverie. Cela s.explique par la nature de la navigation hypertextuelle, le fait que presque chaque mot qu.on écrit peut être un lien, une porte qui s.ouvre sur une histoire. » Ainsi, l.intrigue peut se déployer indéfiniment et rebondir sans cesse, et n.oblige pas l.écrivain à privilégier telle piste, tel personnage au détriment de tel autre. L.hypertexte rend possible la construction en arborescence, en réseau, et isole les fragments narratifs. La présentation d.un personnage peut, selon les clics que le lecteur privilégie, intervenir au début du récit, plus loin dans la lecture, ou ne jamais venir à sa connaissance.

2.2.3 L’hypertexte générateur de commentaires
Un autre usage du lien hypertextuel est de juxtaposer les textes et les points de vue.
Ainsi, dans Edward Amiga de Fred Romano, les liens hypertexte ouvrent de petites fenêtres qui ne masquent que partiellement le récit (qui, lui, est linéaire) pour apporter des commentaires souvent ironiques ou drôles : réflexions du personnage ou de sa fille. La fenêtre est toujours liée à une focalisation interne, alors que le texte principal est écrit en focalisation zéro. (...)

2.3. La littérature interactive
2.3.1 Textes narratifs
La littérature interactive, qui est aussi le plus souvent hypertextuelle, se distingue pourtant de cette dernière par la place qu.elle accorde au lecteur. À proprement parler d.ailleurs, il n.y a plus ni lecteur ni auteur dans une fiction interactive, car ces deux catégories relèvent d.une logique dépassée par l.interactivité. Certains ont proposé de parler de « lectacteur » pour désigner ce nouveau type de lecteur.acteur qui contribue à l.écriture de l'oeuvre. Toutefois, le « lectacteur » peut avoir une place plus ou moins importante dans la création. (...)

2.3.2 Textes poétiques (...)


2.4. La littérature cinétique ou animée
Cette forme de littérature électronique prend surtout la forme de poèmes ou de courts textes poétiques qui se déploient concurremment dans l.espace et dans le temps. Ils tiennent du calligramme et leur charme repose pour une part non négligeable sur leur mise en page, sur le graphisme adopté et les éventuelles illustrations qui se promènent sur l.écran. Dans les meilleurs cas, cette mise en forme sert le sens du texte et y ajoute une dimension insoupçonnée.
Xavier Malbreil s.est essayé plusieurs fois à cet exercice, notamment dans Dix poèmes en quatre dimensions, qui aborde le débat du Cratyle de Platon : les mots sont-ils formés de l.essence des choses ou sont-ils pure convention ? Le mélange de textes, graphismes et images en langage HTML permet de donner vie aux mots et d.explorer, au sens propre, le texte : différents clics font progresser les animations tandis qu.en haut à gauche de chaque page, un autre lien donne sur le poème suivant. Ainsi, le texte Quand les mots ne faisaient qu.un avec le vent est mis en mouvement dans une animation qui évoque le passage du vent et les mots sont comme des feuilles ballottées de haut en bas de l.écran.
« Pour les enfants (et les raffinés) », comme le dit si bien le site, le
Club des poètes, propose l.Arbre à poèmes, mélange de poèmes anciens et nouveaux mis en espace et en mouvement. (...). Certains auteurs ont mis l.animation au coeur de leur écriture. Marie Belisle, sur son site Scriptura, anime toute sa poésie. Dans les poèmes Alter ego, le texte s'écrit comme un miroir. Il emprunte tout d.abord une forme linéaire classique, mais au fur et à mesure que l.on passe le curseur de la souris sur les mots, ceux-ci se modifient, et un autre texte s.écrit ainsi. Chaque mot, chaque ligne du premier texte trouve son alter ego dans le second, les deux textes étant jumelés. Les textes Lames suivent le même principe. Leur thématique est violente et désespérée. Un clic met en .uvre le logiciel qui agit comme un couteau lacérant le texte. Il ne reste alors que quelques mots ensanglantés qui se replacent pour former encore quelques lignes, comme un dernier cri de désespoir. La cinétique et l.animation jouent ici un rôle artistique indéniable, car elles ont valeur de symbole des émotions de l.auteur, qu.elles manifestent dans le texte. Cependant, l..uvre ne peut pas être considérée stricto sensu comme interactive, car tout le cheminement est prévu par Marie Belisle.
(...)

2.5. La littérature générative (...)
2.5.1 Qu.est-ce que la génération de textes ? (...)
2.5.2 Les textes générés (...)
Les générateurs de textes se présentent sous deux formes : soit la structure est apparente et c.est au lecteur d.opérer son choix parmi plusieurs possibilités afin de créer un nouvel énoncé, soit il suffit d.un clic pour générer automatiquement des textes aléatoires. (...)

2.6. À la frontière du net.art
À mesure que s.enrichit le format numérique, apparaissent de plus en plus de possibilités de combiner textes, images fixes ou mouvantes et sons. Certaines créations ne relèvent plus vraiment ni de la littérature, ni des arts plastiques. Un huitième art est peut-être en train de voir le jour sur l.internet, et plusieurs sites de littérature électronique ouvrent une fenêtre sur ces oeuvres hybrides, comme le fait le site E-critures.(...)

Il devient difficile, et peut-être stérile, de délimiter des lignes de partage fixe entre lettres et arts plastiques.

*Pierre CHAGNY, Anne LEJEUNE, Marie LISSART, Cécile TARDY Mémoire de recherche 2004
Repérage et sélection de sites de littérature contemporaine par une bibliothèque universitaire de lettres et sciences humaines
http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-1001